Gabriel Fauré / LES PRÉLUDES

1re édition: 2020-01-13
revue et corrigé:

Gabriel Fauré / LES PRÉLUDES

Au contraire des groupes d'oeuvres examinés jusqu'ici, les Préludes ont vu le jour comme un recueil homogène et unique, composé durant les étés de 1989 et 1910, alors que Fauré travaillair à Pénélope. A tout instant, on ressent la proximité de ce noble chef-d'oeuvre à l'écoute de ce cahier splendide et si lamentablement négligé, l'une des cimes de toute l'oeuvre pianistique fauréenne, et qui mériterait assurément une notoriété égale à celle des Préludes de Chopin ou de Debussy. Alors qu'il y travaillait. Fauré écrivit ces mots lourds de signification: « Dans la musique pour le piano, il n'y a pa à user de remplissage, il faut payer comptant. et que e oit out le temps intéresant. C'est le genre peut-être le plus difficile, si l'on veut y être aussi satisfaisant que possible... et je m'y efforce ! » Ajoutons qu'il y réussit magistralement. car chacun de ce Préludes est un chef-d'oeuvre, et comme il sont tous différents, c'est joué en cycle, ainsi que le voulait l'auteur, qu'ils produisent le plu d'effet. Le Premier, en Ré bémol majeur, un Andante d'un charme intime et méditatif. captive d'emblée l'oreille par l'extraordinaire raffinement de son langage harmonique et modulant, réalisé à l'aide d'un minimum de note. Son calme contraste avec le tournoiement inquiet et quelque peu mystérieux du Second. en ut dièse mineur. Le Troisième, en sol mineur, nous propose une one de berceuse ou de lente barcarolle, dont l'expression sévère et concentrée est à nouveau rehaussée par la magie des harmonies. Le Quatrième en Fa majeur déroule sa mélodie tendrement berceuse dans une atmosphère de sérénité pastorale presque naïve. des plus insolites chez Fauré. L'explosion de passion orageuse du dramatique Cinquième, en ré mineur, avec sa conclusion calme inopinée. annonciatrice du Fauré « blanc » de l'ultime Quatuor à cordes. offre un contraste des plus frappants. Le Sixième, en mi bémol mineur, est un strict canon avec une troisième voix libre médiane. à nouveau une page d'une grande subtilité tonale, trompeuse en son flot mélodique aisé. Le Septième, en La majeur, offre une seule grande progression, menant de son début modéré et souriant à son sommet d'intensité passionné. Le brillant et vigoureux Scherzo du Huitième, en ut mineur, avec son écriture staccato d'un effet si vivant, présente de nouveau un contraste total par rapport au sublime Neuvième, en mi mineur, méditation sombre et grande, d'une expression à la fois intense et secrète, l'un des suprêmes messages de Fauré.

Harry HALBREICH

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MARUYAMA Satosi