Deuxième quintete pour piano et cordes en ut mineur op.115

1re édition: 2020-01-15
revue et corrigé:

Deuxième quintete pour piano et cordes en ut mineur op.115

I. Allegro moderato (3/4, ut mineur)

... du seconde thème, d'une tension et d'une richesse admirables. Une section conclusive sur le premier thème s'élève vers lq réexposition, qui présente pour la première fois le thème principal dans la pleine puissance du fortissimo : Ulysse se dévoile ! Si la reprise de ce thème est resserrée, ce qui en augmente d'autant l'impact, le second groupe fait l'objet d'une sorte de vaste développement libre. Après le développement terminal, le mouvement s'archéve par une puissante coda affirmant le ton d'ut majeur avec une force cumulative rappelant les grandes pérorasions brucknériennes. On constatera que les jalons de la forme-sonate sont submergés de manière croissante par les flots du développement perpétuel, et en ce sens ce morceau d'un élan et d'une unité extraordinaires est certes le plus « durchkomponiert » que Fauré nous ait livré jusqu'ici.

II. SCHERZO: ALLEGRO VIVO (3/4, mi bémol mineur)

Depuis le Quatour en sol mineur, antérieur de trente-cinq ans, Fauré avait renoncé au Scherzo dans la musique de chambre. Et voici qu'il y revient à soixante-quinze ans pour nous donner le plus libre, le plus fantasque, le plus aérien; le plus éblouissant de jeunesse de tous les Scherzos sortis de sa plume ! L'analyse a peine à suivre sa course ailée et capricieuse, son tourbillon insaisissable et énigmqtique, le kaléidoscope de son poudroiement sonore. De forme libre, ce morceau oppose divers éléments rythmiques et mélodiques pour les concilier ensuite et les unir. On remarquera d'emblée, un léger trait ascendant du piano, en doubles-croches, qui circule au travers des dessins harmoniques descendants du quatuor, en un jeu subtil évoquant le souvenir du Cinquième Impromptu, et basé comme lui sur les intervalles de la gamme par tons. Un motif mélodique en deux éléments apparait alors, et s'amplifie longuement en ce qu'Emile Vuillermoz définit comme « un magnifique phrase longue et flexueuse, une riche mélodie qui couvre vingt-quatre mesures d'un seul élan sans redites, sans symétrie, une grandd idée lyrique, d'une courbe fine, mais pénétrante, quit fournit ensuite les éléments d'un ingénieux développement. »...

III. ANDANTE MODERATO (4/4, sol majeur)

IV. FINALE: ALLEGRO MOLTO (3/4, ut mineur)

Bruxelles, juin 1970.
Harry HALBREICH

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MARUYAMA Satosi