La Ballade en Fa dièse majeur est sans doute la plus populaire et la plus abondamment jouée de toutes les oeuvres instrumentales de Fauré dans sa version pour piano et orchestre, achevée et jouée pour la première fois en 1881. Elle fut publiée la même année comme première composition pianistique de Fauré, mais il en existe une version pour piano seul, gravée ici, version moins connue et antérieure d'au moins un an, et sans doute davantage. Ce fut cette version que Fauré montra à Liszt (auquel il avait été présenté par Saint-Saëns), et qui arracha à l'auteur de Mazeppa l'exclamation célèbre et pour le moins étonnante : « C'est trop difficile! » Il s'agit, bien entendu, de difficultés plus musilcales que techniques, encore que cette version originelle soit plus difficile à jouer que l'autre, qui confie à l'orchestre une partie du materiau musical. Dans cette oeuvre juvénile, on trouve déjà beaucoup du raffinement harmonique fauréen. Le climat général de cette page arnplemem développée est celui d'une joie pastorale, el la libre succession de se quatre épisodes enchaînés est pénétrée d'un sens très rare de poésie de la nature. Le theme tendre et mélancolique de l'introduction lente ( Andante cantabile ), mélodie d'un grand charme expressif, sert de econd theme dan rAlle ro moderato à 6/8 qui suit. Une breve transition Andante conduit à Allegro central à 4/4, dans lequel un troisieme theme vient s'ajouter aux idée précédente. Cette partie culmine en une courte, mai brillante cadence, après quoi un autre petit Andante introduit l'Allegro moderato final à 6/8, ou l'animation du milieu, d'une douce gaîté, fait place au délicieux enchantement d'un sous-bois printanier à l'aube. Cene pérorai on, avec la magie de e trille et de ses frémissements, prémonition étonnante de l' impressionnisme mu ical écrite alors que Debussy n'était qu'un adolescent de dix-huit ans, se trouve à l'origine de la tradition sans doute apocryphe selon laquelle la Ballade aurait été inspirée par les Murmures de la Forêt de Wagner : on ne saurait pourtant imaginer deux pages de musique d'esprit plus différent ! ...
Harry HALBREICH
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